"On n’est pas très beaux mais on est costauds", les joueurs du Nice Futsal Club montent en D1

il fallait s’extraire de la fournaise. Rester lucide sur le parquet d’une halle Charles-Ehrmann transformée en étuve par le mercure venu frapper sur les parois. Habituel antre des handballeuses niçoises, la salle a ouvert ses portes à de nouveaux hôtes, hier après-midi. Il était toujours question de ballon, mais cette fois-ci manié avec les pieds. Et de sommet, aussi, épilogue d’un exercice qu’ils n’imaginaient pas si brillant. "On s'attendait à une saison difficile", admettait hier Elyesse Ben Salem, la voix fatiguée par l’enchaînement des consignes. À l’origine de la création du Nice Futsal Club en 2008, l’actuel coach adjoint pouvait savourer et ses joueurs avec. Ils n’avaient besoin que d’un match nul face à Orléans pour poinçonner leur ticket direction l’élite. Solides et particulièrement concentrés, les Niçois ont fait le job face à des visiteurs trop brouillons (victoire 3-1, buts de Briki, Francisco Pereira dit ‘‘Chico’’ et Chared). Un succès qui a mis du temps à se dessiner, même s’ils menaient déjà à mi-parcours (1-0) et n’ont pas bronché malgré les deux montants trouvés par Orléans puis la réduction de l’écart en fin de match (2-0, 22’; 2-1, 37’).
Du travail bien fait devant une assistance garnie pour ce jour historique. "On s'attendait à jouer le maintien, reprend Elyesse Ben Salem. On a commencé un peu difficilement et petit à petit on est monté en puissance Sans être flamboyant, un peu à l'image du match d'aujourd'hui: on n'est pas très beaux mais on est costauds." Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’accession. Le petit promu a tout dégagé sur son passage pour se frayer un chemin jusqu’à la D1. "L’année dernière, on est monté après avoir gagné les barrages mais il y a eu une réclamation d'un club, rembobine l’entraîneur adjoint. On a été donné perdant puis rétrogradé, c’était un truc de fou! On a dû faire appel et aller au tribunal administratif. On a eu le résultat qu'une semaine avant le début du championnat en octobre: on a été donné gagnant et on est monté."
Plus de soutien pour grandir?Hier, l’issue a été identique même si le suspense n’était pas le même. Massés en tribunes, amis et familles ont pu rejoindre les hommes en noir pour s’égosiller et festoyer. Un promu qui monte directement, ça n’arrive pas tous les ans et l’élite sera donc le nouveau terrain de jeu d’une formation qui devra se muscler encore un peu. "Quand tu montes en D1 tu reçois beaucoup de demandes [de joueurs]. a a déjà commencé. À nous de filtrer, de faire les bons choix. Si on veut faire bonne figure dans un championnat, il faut recruter au-dessus."
Tout en gardant une ossature locale, histoire de ne pas oublier d’où vient le club et qui l’a mené jusqu’ici. "On a des mecs de Nice, Cannes, Monaco, trois Brésiliens… Il y a encore quelques locaux, mais plus beaucoup (rire)." Dont le capitaine, Mehdi Ben Salem, petit frère d’Elyesse et garant de l’identité. "Il est là depuis la création, c'est l'homme incontournable de notre équipe. C'est un bagarreur, il ne lâche rien."
Comme toute cette bande, qui a quelques mois pour préparer la suite. En espérant des coups de main venus de l’extérieur. "Il y a un monde entre la D2 et la D1, conclut le dirigeant. On espère pouvoir jouir de cette salle la saison prochaine. C’était la première fois qu’on y venait, d’habitude on joue au gymnase Maurice Jaubert mais on n'a pas de parking. On n'a pas encore de subvention non plus. On tourne grâce au mécénat et au sponsoring. On espère que ça viendra…"
Nice Matin